· · Julien F. · maladies et ravageurs · 8 min de lecture
L'Oïdium des Courgettes : Comment le reconnaître et le traiter ?
L'oïdium s'attaque aux potagers et ce champignon peut détruire vos récoltes des courgettes. Découvrez comment traiter l'oïdium efficacement
Si vous cultivez des courgettes, vous aurez probablement besoin d’en apprendre plus sur le traitement de l’inévitable oïdium des courgettes. Cette maladie fongique, reconnaissable à sa poudre blanche qui envahit les feuilles des plantes, peut causer des dégâts considérables dans nos jardins et nos cultures. Il existe heureusement des moyens de traiter l’oïdium !
Qu’il s’agisse de légumes, de fruits ou de plantes ornementales, cette maladie n’épargne quasiment personne au potager. Mais qu’est-ce que l’oïdium exactement ? Comment se propage-t-il et surtout, comment lutter efficacement contre lui ? Dans cet article, nous vous présentons ce qu’est l’oïdium, pour mieux le comprendre et mieux protéger vos cultures.
Comment identifier l’Oïdium des courgettes ?
L’oïdium est une maladie fongique (ou cryptogamique) bien connue des jardiniers, qui touche une large variété de plantes du potager, notamment la deuxième plante la plus cultivée des jardiniers amateurs, la courgette !
L’oïdium se manifeste par un feutrage blanc ou gris sur les feuilles, les tiges, et parfois même les fruits et les fleurs. La maladie affaiblit la plante, réduit sa production et peut même entraîner sa mort à long terme. Il est donc primordial de savoir identifier et combattre efficacement cette maladie, pour pouvoir retarder son développement et améliorer ses récoltes.
De nombreux jardiniers du dimanche confondent l’oïdium et le marbrage naturel des feuilles de cucurbitacées.
Pour vous aider à les différencier, nous vous mettons une photo ci-dessus qui illustre clairement les deux situations. Le marbrage est naturel, et il a tendance à suivre un schéma particulier, tandis que l’oïdium se diffuse de manière aléatoire sur la feuille et lui donne un effet poudré.
Quelles plantes sont touchées par l’oïdium ?
Le problème majeur de l’oïdium est sans doute sa capacité à infecter une grande diversité de plantes.
Ainsi chez les légumes vous trouverez les cucurbitacées (Courgettes, concombres, courges…), les tomates, les légumineuses comme les haricots, mais encore les pommiers, les vignes ou les rosiers, qui pourront être la cible de ce champignon.
C’est en partie pour cette raison que l’on déconseille de cultiver les courgettes, les concombres et les tomates au même endroit du potager, car une fois que ce champignon est installé sur l’une des cultures, sa transmission aux autres cultures se fait plus facilement.
Sur une saison complète au potager, il faut que vous compreniez qu’il est quasiment impossible d’éviter l’installation de l’oïdium. La grande majorité de vos plants de courgettes finiront par attraper cette maladie, l’objectif est donc d’agir en préventif pour ralentir au maximum son développement, et donc préserver vos pieds de courgettes.
Le Cycle de vie de l’oïdium
Pour lutter efficacement contre l’oïdium, il est essentiel de comprendre son cycle de vie. L’invasion commence lorsque les spores du champignon, transportées par le vent, atteignent une nouvelle plante. Ces spores germent ensuite et pénètrent dans les cellules de la plante, où elles commencent à se nourrir et à se reproduire. L’oïdium se propage très rapidement par temps chaud, en particulier lorsque l’humidité est élevée.
Pour continuer de produire des spores, ce champignon a besoin d’un environnement acide, c’est pourquoi nous verrons juste après des traitements ou des moyens de prévention qui vont créer un environnement au pH basique sur les feuilles.
L’oïdium, au même titre que le mildiou, peut passer l’hiver dans les sols, et pour les vignes et les pommiers, au sein même de l’écorce et des bourgeons dormants. Dans ces cas là, vous assisterez à une contamination précoce de vos plants, c’est à dire dès Avril/Mai.
Si l’oïdium n’est pas présent en dormance dans votre environnement, vous pourriez être confronté à une contamination tardive c’est à dire entre les mois de Juillet et Septembre.
Notez que même en cas de contamination tardive, nous pourrons appliquer des mesures préventives pour allonger la durée de vie et de production de vos plantes au maximum.
Prévenir l’oïdium
La lutte contre l’oïdium se passe en deux phases. La première phase, c’est avant même toute contamination. Quand vos plants sont encore sains, vous devez tout de même les entretenir et les planter dans l’objectif de les rendre plus résilients, c’est la prévention. Pour cela, plusieurs conseils :
- Respectez un espacement suffisant entre les plants : Des plants trop serrés vont se contaminer plus rapidement, mais aussi générer plus d’huminité stagnante, propice au développement des champignons pathogènes.
- Arrosez au pied et n’arrosez pas le feuillage, spécialement par temps chaud
- Pour les variétés de cucurbitacées coureuses, supprimez les feuilles inutiles au fur et à mesure pour éviter l’accumulation d’humidité
- Effectuez correctement vos rotations de culture : Cultiver deux années de suite au même endroit après une attaque d’oïdium, c’est l’assurance d’une contamination précoce de vos plants.
- Si vous avez déjà attrapé l’oïdium par le passé, détruisez les plants atteints et ne les compostez surtout pas ! Les spores du champignon pourraient continuer de vivre dans votre compost et donc contaminer plus rapidement vos pieds.
- Pulvérisez du purin d’orties sur les feuilles de vos plantes. Ce purin aura un effet stimulant sur le système défensif des plantes et peut les aider à lutter contre les maladies cryptogamiques comme l’oïdium
- Le purin de prêle aide aussi à renforcer les défenses immunitaires des plantes, et peut être appliqué sur les plantes dès le printemps en prévention, et une fois que le plant est touché, continuez d’utiliser le purin de prêle pour aider la plante à lutter contre l’oïdium.
Malgré toutes ces bonnes précautions, vous finirez sûrement par avoir des plants atteints. Voici donc les traitements que l’on peut appliquer une fois les plantes touchées
Comment traiter l’oïdium ?
Si vos plants sont touchés par l’oïdium, pas de panique, c’est extrêmement courant. Le plus important est de réagir vite, car il existe plusieurs traitements efficaces pour lutter contre la propagation de l’oïdium. Ces traitements ne vont pas annuler la contamination, mais plutôt la contenir pour l’empêcher de se développer trop vite, ou de toucher d’autres plants.
Avant même de pulvériser une solution, on supprime les feuilles malades et on les détruit. Vous pouvez les brûler ou les apporter en déchetterie. Ne les ajoutez surtout pas à votre compost ! Les feuilles touchées contiennent des champignons, qui vont relâcher des spores, et sont donc de gros facteurs de contamination. Les supprimer est donc une étape primordiale.
Une fois que le nettoyage a été fait, vous pourrez passer aux traitements :
- La solution la plus simple à mettre en place est le traitement au lait de vache. Pour traiter l’oïdium, prévoyez une dilution aux 1/10ème, soit 1 volume de lait pour 9 volumes d’eau tiède. Pulvérisez chaque semaine cette solution sur le feuillage vous permettra de combattre l’oïdium, grâce aux propriétés antifongiques du lait.
- Une deuxième solution assez simple à mettre en place, une solution au bicarbonate de soude. Les spores de l’oïdium se développant en milieu acide, la soude va, grâce à son pH basique, empêcher la formation des spores des champignons. On mélange 2 cuillières à café de bicarbonate de soude dans un litre d’eau, et on ajoute du savon noir ou du savon de Marseille, pour que la solution adhère aux feuilles. On pulvérise ce mélange sur les feuilles des plants à risque, par exemple autour d’une zone contaminée.
- La décoction de racines d’ortie est un autre remède efficace. Prévoyez environ 100g de racines par litre d’eau, pour une pulvérisation sur les feuilles touchées.
- Et enfin, le soufre peut être utilisé pour lutter contre l’oïdium. Le soufre va dégager des vapeurs soufrées qui vont être absorbées par les champignons, ce qui causera leur destruction. Prévoyez d’appliquer le soufre le matin, lorsque la journée s’annonce chaude. La température optimale est de 23°C. La durée de vie du soufre est de 8 jours, vous veillerez donc à ne pas récolter pendant cette période, et à renouveler l’application du soufre au bout de 8 jours si la maladie persiste.
Notez que plusieurs de ces traitements sont sensibles aux pluies. Il faudra donc les répéter en cas de pluie, ce qui peut être assez fastidieux.
Il faut garder à l’esprit que c’est un combat que vous ne gagnerez pas. L’oïdium sera toujours présent dans votre potager, quoi que vous fassiez. Ne tombez donc pas dans le piège des produits phytosanitaires, et apprenez plutôt à dompter l’oïdium en le canalisant.
Rétablissement après une attaque d’oïdium
Après une attaque d’oïdium, la vigilance doit rester de mise pour éviter toute récidive. Une bonne hygiène de jardinage, l’élimination des débris végétaux atteints et l’espacement suffisant entre les plantes sont des mesures indispensables. Avec des soins appropriés, en matière préventive ou curative, la plupart des plantes peuvent continuer de produire malgré une attaque d’oïdium et retrouver une croissance saine.
Prenez donc le temps de bien surveillez vos plants, de les tailler et d’appliquer les conseils que nous vous avons donné pour prévenir et traiter cette maladie, et ainsi, vous vous assurerez de belles récoltes !
Bon jardinage !